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De l’autre côté de l’Atlantique – Yellowstone | 2012-08-23 |
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Notre aventure continue aux États-Unis par un road trip vers les coins les plus reculés du pays, là ou personne n’ose y mettre les pieds… ou presque. Le programme de la semaine fut de prendre notre voiture et de rouler de Salt Lake City à Jackson, WY. Il parait que cette ville en vaut le détour alors pourquoi pas s’y arrêter ?
J’étais sur la route toute la sainte journée
Qui n’a pas rêvé de rouler sur une route américaine sans fin, en ne pensant à rien et en se laissant aller ? C’était exactement ça. Sauf que, ce n’était pas pareil que sur la côte Ouest. Les paysages étaient jolis mais cela ressemblait fortement à nos routes de campagnes en ligne droite. Les fermes en bois rouge avec un terrain qui s’étend sur des kilomètres, il y en avait des centaines ! Le prix de l’essence est vraiment bas. Et on se retrouve quasiment seul pendant tout le voyage. La pause déjeuner dans la ville de Montpelier dans l’Idaho nous a montré à quel point on était au milieu du rien typiquement américain. Le contraste avec ce qu’on avait pu vivre sur la côte Est était hallucinant ! La seule personne qu’on a croisé était un vieux gaillard bourré qui sortait du bar. Parce qu’on a eu la bonne idée de s’installer sur une table pour casser la croute dans un coin qui paraissait désaffecté mais qui s’avérait être la porte d’entrée d’un bar miteux visité par les habitués du coin. Essayez de parler avec un campagnard bourré, vous voyez ce que je veux dire. Le pire, c’est qu’il est reparti chez lui en voiture. Acte totalement responsable m’voyez. Le reste de la route se passe sans encombre.
Arrive la fin de la journée et la découverte de la ville tant attendue, Jackson dans le Wyoming. On est en plein été et il fait plutôt bon. Difficile de croire que dans quelques mois à peine, cette ville sera couverte de neige. On en profite pour faire quelques courses et le plein d’essence pour profiter des prix encore abordables puisque nous ne sommes pas encore dans un national park. D’ailleurs, concernant les courses, essayez d’en faire en sachant que vous ne pouvez pas mettre d’aliment au frigo ou dans une glacière. C’est quasi une mission impossible. On s’en est sorti en prenant des pepperoni, du bœuf séché, des tomates et du pain. Pour le matin, c’était une boite de céréales avec de l’eau, pas de lait. Voilà ce qu’on a mangé pendant une semaine. À la fin, les tomates tiraient la tronche avec la chaleur du coffre. Mais on n’a pas été malade.
Jackson est une ville d’hiver et ça se voit avec ses chalets typiques du far west. Les décors de cow boy sont là pour appâter le touriste. Les boutiques aussi. Il y a bien plus de monde que dans les petites villes qu’on a croisé sur la route mais ce ne sont que des touristes. La particularité de cette ville étape était qu’on n’avait pas réservé d’hôtel à cause des prix exorbitants pratiqués en cette saison. C’est pour cette raison que nous avons décidé de dormir dans la voiture. Après tout, on a été surclassé et elle est tout confort. En plus, si jamais ça dérange quelqu’un, on peut toujours se déplacer pour aller dormir plus loin. La nuit fut courte parce qu’on dort pas si bien que ça finalement. Réveil à 5h30 à peu près et surtout à cause du froid ! La journée, il fait bon mais parce que le soleil tape. La nuit, on ressent bien le climat d’altitude qui laisse place au froid. Pour information, il faisait 42°F (soit 5,6°C).
Grand Teton
À prononcer « titonne », je vous vois venir. C’est un parc naturel se situant entre la ville de Jackson et le Yellowstone. Nous y sommes de passage pour profiter du paysage au lever du soleil. Ce fut époustouflant ! Le Jenny Lake paisible reflétant parfaitement la montagne et le ciel. Ce jeu de couleurs. Je ne regrette pas de m’être levé aussi tôt pour voir ce spectacle. On ne s’est pas arrêté longtemps dans ce national park, juste pour une matinée le temps de rejoindre le Yellowstone et de continuer notre voyage. Les amateurs de randonnées pourront se retrouver au Grand Teton, il y a des randonnées qui valent le coup à ce qu’on a entendu dire. En tout cas, ça fait toujours marrer quand on envoie des cartes postales avec marqué « Grand Teton » en gros et sans avoir de model porno des années 80 comme on pouvait en avoir à Hamburg. C’est moins vulgaire. Je préfère.
Yellowstone
Enfin arrivé au Yellowstone après pas mal d’heures de route et une nuit passé dans la voiture. Mais ce n’est rien après ce qu’on allait vivre pour les 4 jours suivants. On commence notre entrée par se tromper de chemin. Au lieu d’aller à Bay Bridge pour y poser notre tente, on prend la direction de l’Ouest pour s’arrêter à Old Faithful. En arrivant, on voit un énorme geyser depuis le parking. Première grosse impression. Le problème, c’est que le temps d’arriver devant le geyser, la remontée de vapeur était terminée. Le Yellowstone est connu pour ses geysers et, de façon générale, pour son activité géologique à protéger absolument. C’est la principale raison pour laquelle le parc a été créé en tant que national parc. Ensuite, ils ont intégré la vie sauvage dans le programme de protection. Sur le site du Old Faithful, vous ne verrez que des geysers. Allant de la flaque d’eau transparente à vouloir s’y baigner dedans au trucs un peu bizarre ressemblant à… enfin voilà quoi. Cependant, les geysers dégagent une odeur abominable à cause du souffre.
L’avantage du parc est de pouvoir s’arrêter à peu près partout en voiture sans mettre en danger les autres usagers sur la route et la vie animale. Ça nous a permis de nous arrêter admirer ce lac de nénufars sur le chemin retournant sur Bay Bridge, où se situe notre campground. Le camping, j’avais déjà eu une expérience assez extrême pour une nuit en Norvège en Janvier dernier mais j’étais loin de m’imaginer que l’expérience allait se reproduire mais dans une moindre mesure. On était en pleine forêt avec des emplacements définis de façon à laisser relativement d’espace entre chaque parcelle ce qui était un bon point. Cependant, nous n’avions pas pris de matelas pour un soucis de logistique. Pour rappel, cela fait maintenant près de 2 semaines que nous sommes en voyage aux États-Unis entre New York, Boston et maintenant le Yellowstone puis San Francisco ce qui fait que nous ne pouvions pas prendre trop d’affaires afin de tenir les 3 semaines et quelques de voyage (surtout pour l’avion en fait). Donc on a passé 4 nuits à dormir sur des cailloux, sans matelas. Et je peux vous dire qu’on ne récupère pas de la fatigue accumulée de la journée en dormant dans ces conditions. En plus de cela, nous faisons beaucoup de randonnées avec une moyenne de 10 Km par jour. Parce que le Yellowstone sans faire de randonnée, cela ne vaut pas le coup de s’y déplacer. Le premier jour, nous avons fait une randonnée pas loin du Fishing Bridge comme vous pouvez le voir sur l’illustration. C’est assez stressant de savoir qu’on peut tomber nez à nez avec un ours ou tout autre animal sauvage mais c’est l’aventure, il faut savoir se lancer !
Fort heureusement pour nous, nous n’avons été blessé par aucun animal. Cela ne nous a pas empêché de croiser le chemin d’un ours mais pas très loin des attractions touristiques ce qui fait que tout était encadré par un ranger qui nous tenait à distance pour notre sécurité. En parlant de vie naturelle, c’est assez fourni. Entre les ours, les loups, les coyotes, les élans, les bisons et j’en passe, vous ne serez pas déçu ! Dans une vallée sur la route dans l’Est du parc, vous croiserez même des bisons en pleine nature qui traversent la route comme si de rien n’était. Ce qui cause pas mal de bouchons entre les touristes qui s’arrêtent pour les prendre en photo et le ralentissement déjà présent à cause de ces tonnes de muscles qui bloquent le passage. Le problème de ce parc est qu’il est vraiment touristique. Vous y verrez même des gens prendre des photos avec des iPad. Non mais où va le monde ? D’un autre côté, le réseau mobile a été éradiqué de la carte à part à Old Faithful et dans le Nord de Mammoth Hot Springs. Un peu compliqué pour dire à notre chérie qu’elle nous manque.
Conclusion
Cette partie de l’aventure a fait intervenir un paysage complètement différent du reste du voyage. C’était ce qu’on était venu chercher quelque part. Ce calme qu’on ne trouve nul part ailleurs et ce détachement de la société. Sauf que ce qui compte pour moi maintenant n’est plus de me dépayser à coup de nature ou de voyage à en couper le souffle où on en chie physiquement et mentalement pour arriver à le vivre au plus profond de soi-même, non. C’est de me poser et de passer du temps avec l’être qui compte le plus pour moi. Je ne regrette pas ce voyage parce que, en étant au plus bas de moi-même en train de galérer au milieu de nul part et entouré de nature, j’ai eu une prise de conscience. Jamais je ne ressentirai à nouveau ce manque d’une force aussi importante. Voilà pourquoi j’ai décidé de faire une pause indéterminée dans mes voyages. Parce qu’au final, ma recherche du bonheur m’a orienté sur d’autres horizons. Celui du plus beau voyage du monde.