--- title: L’hiver norvégien – Partie 1 date: 2012-01-31 tags: ["Norvège"] --- Cette fois-ci, j’ai eu l’occasion de partir plus loin que d’habitude, dans une région peu connue du grand public : **la Norvège**. Ayant déjà fait Stockholm en été, on m’avait dit qu’il y avait une Scandinavie version été et une autre version hiver. Revenant à peine de ma semaine à Berlin, j’ai donné le goût du voyage à un de mes amis et c’est naturellement qu’il est venu me proposer l’aventure de la Norvège. Mais attention, pas le sud de la Norvège ! **On avait envie de partir titiller de l’aurore boréale dans le Nord, le vrai !** Question organisation, on s’y est pris vraiment à la dernière minute ce qui a renforcé le côté aventure de cette expérience. Nous voilà donc sur le départ à Orly avec la norwegian en direction d’Oslo. # L’arrivée en Norvège Oslo Airport C’est bon, on est dans l’avion direction Oslo. La compagnie low cost norvégienne a de quoi faire rougir les grosses compagnies puisqu’elle proposait du **wifi gratuit**, un **intérieur flambant neuf** et même **des écrans** pour passer le temps ! Chose qu’on ne voit que sur les vols internes aux États-Unis et encore ! Le temps de prévenir nos proches qu’on allait s’embarquer dans un périple à quelques **2500 Km** d’eux que nous posons déjà le pied à l’aéroport d’Oslo. Avec un vol à 8h20 le lendemain matin et arrivant après 23h, nous avons dormi dans l’aéroport. Dans **le bruit**, **la lumière** et **l’air froid** qui s’engouffrait dès que les portes automatiques s’actionnaient. Autant vous dire que la nuit n’a pas été très confortable mais on n’était pas là pour ça. Nous n’étions pas les seuls à dormir à l’aéroport, c’est plutôt rassurant. Première expérience de timelapse pour faire passer le temps en attendant notre vol pour **Tromsø**. # Le cercle polaire Tromsø On touche le sol un peu après 10h20 à Tromsø, cette ville de 60 000 habitants qui se situe au dessus du **cercle polaire** et réputée pour ses **aurores boréales**. Une lueur de soleil éclaircit ces paysages montagneux mais on ressent bien le froid. Après tout, on est déjà très au Nord et on est venu pour ça. Tiens, on entend une langue familière. Des allemands sont arrivés en même temps que nous et se rendent au même endroit que nous : **le camping de Tromsø**. Après un trajet au chaud dans le bus pour le centre, on se retrouve lâché en pleine ville alors que la nuit commence déjà à pointer le bout de son nez. Mais on a le temps d’admirer ses routes glacées et ses voitures aux pneus cloutés. Ils mettent même du gravier pour éviter de faire chuter les piétons. La même situation à Paris aurait été un bordel monstre ! On se rend au camping pour y poser notre tente. Oui oui, vous savez **ces envies folles qu’on peut avoir**, c’est exactement ce qui nous est arrivé en planifiant les lignes directrices de notre voyage. Mais rassurez-vous, **on était équipé**… enfin presque. La réceptionniste voulait nous proposer une cabine mais on voulait notre emplacement pour poser notre tente, elle était surprise. Puis à la vue des prix, on était plus que décidé de dormir dans notre tente. Et c’est ce qu’on a fait le soir, on était les seuls. Posé non loin des toilettes publiques chauffées et d’un cours d’eau entièrement gelé qui craquait avec le courant, on a pu se poser sur un sol neigeux et instable, qui nous empêchait d’accrocher notre tente. Northen Light Il a fallu utiliser le système D pour pouvoir accrocher notre tente à des bouts de bois trouvés dans la petite forêt où nous nous trouvions. On était en plein milieu de l’après-midi, direction le centre pour essayer de passer le temps. C’est là que j’ai eu une **baisse de moral**. Ce qui est tout à fait normal puisque je venais de passer une nuit à **très peu dormir** et que j’allais passer **une nuit dans le froid polaire** sans même savoir si j’allais pouvoir survivre. C’est dans ces moments là qu’on regrette d’avoir eu l’idée à la con de quitter son lit bien chaud pour partir dans le grand Nord. En plus, à première vue, il n’y avait pas grand chose à faire dans le centre de cette ville. Ça semble un peu mort et très froid. Les deux choses que je fuis en courant en temps normal. On rentre au camping et, sur le chemin, quelque chose va nous remonter fortement le moral. **Une aurore boréale** se dessine dans le ciel au dessus des montagnes ! Nous sommes le premier jour et il est 19h. # Une nuit extrême Notre tente Fatigués de la petite nuit que nous venions de passer à l’aéroport d’Oslo, nous nous sommes couché vers 21h. Il faisait déjà nuit depuis plusieurs heures. 2h après, je me réveille. Je tremblais alors que je n’avais pas l’impression d’avoir froid. Mon sac de couchage gardait pourtant bien la chaleur. Tant pis, **je tiens à ma vie** et je décide de me précipiter dans les toilettes à côté pour me réchauffer en urgence. Et en sortant de la tente, je ne regarde pas le ciel si bien que j’entends un grand cri derrière moi. C’était mon compagnon de galère qui hurlait en me disant de regarder en l’air. En effet, **des aurores boréales intenses** dansaient dans le ciel ! De mon côté, je tremblais trop donc je n’ai pas pu en profiter. Me voilà sur le seul banc des toilettes du camping pour essayer de dormir au chaud en pensant que je n’étais pas capable de réussir cette expérience. C’était sans compter que les clients du camping ont des besoins, et oui, je suis dans les toilettes. Je me fais donc déranger une première fois. Puis une deuxième fois à même pas 10 min d’intervalle. La deuxième personne pensait même que j’avais trop abusé de whisky et que j’étais malade. Il a pas du me croire quand je lui ai raconté que c’était à cause du froid dehors que j’étais là. En tout cas, j’ai vite compris que ça n’allait pas être possible de dormir sur ce banc. Bouteilles d'eau gelées Motivé et réchauffé, je suis retourné dans la tente. Mais cette fois, on s’est isolé le plus possible du sol neigeux qui diffusait du froid en continu. J’ai aussi rajouté des couches de vêtements supplémentaires. L’air glacé rentrait dans mon sac de couchage. Je me suis donc saucissonné pour ne laisser sortir que ma bouche pour respirer et ne rien laisser passer. C’était efficace puisque j’ai pu dormir par tranches de deux heures jusqu’à 8h du matin. Et donc je suis fier d’avoir **réussi à dormir dans une tente dans le froid polaire en hiver et au dessus du cercle polaire** ! Tellement extrême que les bouteilles d’eau achetées plus tôt dans la journée étaient partiellement gelées et les gels douche étaient devenus compact. Une simple douche chaude te fait un bien monstre dans ces conditions. C’est ce genre d’expériences qui te permettent d’**ouvrir les yeux sur le confort qu’on peut avoir dans notre quotidien**. Certaines photographies appartiennent à [G_FVU](https://www.flickr.com/photos/g_fvu/).