--- title: Escapade en péninsule indochinoise – le Cambodge date: 2015-04-18 tags: ["Cambodge"] --- _Après près de trois ans sans avoir pris l’avion pendant plus de trois heures consécutives, nous revenons tout juste d’un périple de trois semaines dans deux pays de la péninsule indochinoise : le Cambodge et le Vietnam. Cet article, le premier de la série, débute avec notre arrivée au Cambodge._ Le choix de la destination n’a pas été simple. Pour ce voyage, je n’allais pas partir avec des amis mais avec ma chérie, comme en Islande. Je voulais lui prouver que les destinations lointaines étaient accessibles. Jusque là, elle n’avait pas pris l’avion pendant plus de trois heures. Au départ, nous penchions pour l’Amérique du Sud. J’étais davantage attiré par le grand Sud, avec pour projet de rejoindre en voiture Buenos Aires et Santiago du Chili. Mais quitte à partir loin, le plus grand dépaysement qu’offrait l’Amérique centrale faisait de l’œil à ma copine. Cependant, une chose nous rebutait : la sécurité. Une bonne vieille peur que beaucoup de voyageurs trouvent ridicule lorsqu’il suffit d’appliquer des mesures de bon sens mais quand même (surtout pour un premier grand voyage, les parents n’étaient pas rassurés du tout). Plus nos réflexions avançaient, plus il fallait se décider et ma compagne était de plus en plus attirée par l’Asie, au détriment de l’Amérique du Sud/centrale. Avant de la rencontrer, j’avais déjà comme projet fou de partir de Bangkok pour rejoindre Hanoï en transitant par le Cambodge, avec un sac à dos, seul. Je me suis donc inspiré de cette ancienne idée pour programmer ce fameux voyage entre le Cambodge et le Vietnam. Des destinations qui en étonnent plus d’un. # Arrivée à Siem Reap Tuk Tuk Les dernières instructions sont données à mes collègues, les sacs à dos sont bouclés, on est enfin prêts pour couper nos téléphones portables et partir à l’aventure. Et quelle aventure ! Notre premier vol, qui dure 11 heures, décolle de Paris pour rejoindre Singapour en Airbus A380, puis vient un deuxième vol entre Singapour et Siem Reap. La tête retournée par la longue durée du trajet et le décalage horaire, nous avons été tout de suite mis dans le bain. Cela commence avec l’immigration, où nous avons reçu un papier informatif indiquant qu’on risquait d’avoir des maladies provoquant des vomissements sévères. Nous le savions avant de partir mais cette fois-ci, on y est. On ne peut plus reculer. Le chauffeur nous attendait avec une pancarte brandissant mon nom. Sourire aux lèvres, il nous emmène à son véhicule, le seul tuk tuk de toute la rangée de voitures. Le dépaysement était total ! De plus, il n’a pas pris la route principale pour rejoindre le centre-ville mais une route traversant la campagne, au milieu des maisons en bois entourées de terre, le vent soulevant des nuages de poussière et où les enfants jouent à même le sol, dénudés. La pauvreté nous a semblé extrême. Nous voulions du dépaysement, mais nous ne nous attendions pas à un tel dépaysement ! Cette arrivée au Cambodge et particulièrement ce trajet entre l’aéroport et l’hôtel resteront gravés à jamais dans ma mémoire. La première journée a été éprouvante psychologiquement. Tellement éprouvante que je souhaitais vivement que les trois semaines soient terminées pour revenir chez moi. Tout l’environnement me faisait peur. Les moustiques, l’eau, la nourriture. La fatigue y était certainement pour quelque chose. Dans ces moments là, on se demande sérieusement dans quoi on s’est embarqué. Heureusement que ma chérie était là. C’était son voyage, peut-être même le voyage de sa vie, alors pourquoi le gâcher ? Elle ne stressait pas, elle relativisait et me rassurait. J’ai quand même mis presque une semaine à m’en remettre. Pas à cause des maladies, simplement à cause du stress. Une fois cette barrière levée, ça allait beaucoup mieux. Je me permettais même des choses pas très recommandées (manger une soupe khmère dans un restaurant local au bord de la route au milieu d’un long trajet de bus, ne pas dormir avec de l’antimoustique à certains endroits, boire de l’eau bouchonnée mais avec la marque de l’hôtel et pas une marque connue, etc). Comme quoi, attendez-vous à un gros dépaysement mais ne vous mettez pas trop la pression, vous gâcherez votre voyage pour rien. Angkor Temples **Siem Reap** est une ville principalement connue pour sa situation géographique proche des vestiges de la capitale de l’ancien empire khmer : Angkor. **Les temples d’Angkor** font partie des choses à voir dans sa vie, un peu comme le Machu Picchu au Pérou. Avec l’aide de l’hôtel, nous avons réservé un chauffeur de tuk tuk **pour la journée** pour la somme de 19$. C’est à peine le prix de quelques heures d’une place de parking dans Paris, soit trois fois rien. Le chauffeur n’était autre que celui qui nous a amené de l’aéroport jusqu’à l’hôtel. Au final, il s’avère qu’on a passé une super bonne journée avec lui et ce n’était que le début. La population cambodgienne est très chaleureuse, ce n’est pas un mythe. Le sourire, la glacière remplie de bouteilles d’eau fraîches, sa conversation. Concernant les temples, nous sommes arrivés à neuf heures du matin sur le site et le soleil tapait déjà énormément. Début mars, la saison sèche arrivant dans ses dernières semaines, le climat se fait de plus en plus chaud. Rien que le fait de se tenir debout nous fait transpirer. À l’ombre des galeries du temple **Angkor Wat**, aucun courant d’air n’était présent, c’était pire. 35°C au compteur. C’était éprouvant physiquement. Le temple Angkor Wat, pour sa renommée et son étendue, ainsi que le temple **Bayon**, pour ses nombreux visages, sont les temples que nous avons retenus. Ils sont bien conservés et magnifiques. À cause de la chaleur accablante, nous n’avons pas tellement profité des autres. Un temple, c’est bien, un deuxième, pourquoi pas, mais la suite devient relativement identique. Beaucoup disent qu’il faut au moins trois jours pour visiter les temples, un seul nous a été suffisant. Ceci ne tient qu’à nous. Pour bien comprendre l’histoire qui se cache derrière ces temples, cet empire et les religions qui font le paysage de la région, le [Musée National d’Angkor](https://siemreap.eu/musee-national-dangkor/) est à faire. Nous avons adoré ! # La capitale, Phnom Penh Street of Phnom Penh Nous n’avons pas visité la capitale tout de suite mais nous avons effectué un premier arrêt en transit vers la province du Mondulkiri. À notre retour de cette province, nous nous sommes arrêtés pendant une journée dans le but de se faire une meilleure idée de cette capitale. En effet, je dis « meilleure » idée pour plusieurs raisons. Après avoir passé quelques jours à Siem Reap, nous avions pour projet de rejoindre la ville de Sen Monorom dans le Mondulkiri, village où se trouve le point de rendez-vous de l’Elephant Valley Project. Pour arriver à notre fin, nous devions réaliser soit un très long trajet en bus de plus de 12 heures, soit couper le tronçon en deux et s’arrêter dormir à la capitale, Phnom Penh. La deuxième option nous a semblé plus sérieuse. En route donc pour un premier trajet en car entre Siem Reap et Phnom Penh. Seulement 320 Km mais le trajet a duré 8 heures ! La conduite au Cambodge est phénoménale. Les routes sont toutes en travaux, les conducteurs de bus doublent en sens inverse même si un conducteur arrive en face, les motos et tuk tuk roulent dans tous les sens. Les klaxons servent à avertir les autres de notre présence, pas de leur dire « Vas-y dégage ! ». Les véhicules ne foncent pas bêtement les uns sur les autres, ils s’évitent. Si quelqu’un se trouve sur la voie en face, même si quelqu’un arrive devant lui, il ne va pas lui foncer dedans bêtement comme chez nous, il va l’éviter même si c’est l’autre qui est en tort. Au début, ça surprend, mais on s’y habitue. J’y repense souvent quand je roule sur les routes de Belgique. Entre temps, le bus nous a arrêtés seulement pendant 15 minutes à un restaurant rempli de locaux. Pas le temps de commander. On s’est retrouvé comme des cons avec les deux autres couples de touristes canadiens qui partageaient le bus avec nous, le ventre vide. Un marché se tenait devant nous et particulièrement un stand où étaient exposées des piles de criquets grillés. Au début, nous n’étions un peu récalcitrants, mais c’était l’occasion ou jamais donc on a testé. Et c’est plutôt bon. Ils ont le goût de chips, vraiment ! Street of Phnom Penh Nous sommes arrivés le soir, à la nuit tombante. Nous nous attendions à une capitale avec des maisons en dur, des voitures, du béton, etc. Mais c’en était complètement différent. La ville était à l’image de la campagne qu’on venait de traverser pendant 8 heures. Notre chambre d’hôtel était au premier étage, la proie des moustiques, avec une vue direct sur la rue. Rue qui n’avait pas d’éclairage public, c’était vraiment glauque à la nuit tombée. De plus, la chambre était vraiment sommaire. Les lits avaient des taches incrustées, la douche n’était pas solide, la moisissure pointait le bout de son nez dans la salle de bains. Le ventre commençait à crier famine car la sauterelle était déjà digérée depuis longtemps, nous devions trouver un endroit pour manger. La rue touristique avec de nombreux restaurants se trouvait à quelques pâtés de maisons de notre hôtel, sauf que la rue qui nous y emmenait traversait un [marché de jour](https://www.flickr.com/photos/riouj/16766592650/in/set-72157651543152456) qui était déserté la nuit, jonché de détritus, peuplé de mendiants qui fouillaient les poubelles, dans le noir complet. J’en ai encore des frissons quand je vous en parle. Autrement dit, nous avons eu un premier contact assez effrayant de cette capitale pourtant très intéressante comme on a pu le voir par la suite. Le lendemain midi, nous devions prendre un minibus de la compagnie [Kim Seng Express](https://www.mondulkiriproject.org/faq/) sur les conseils des internautes et de différents sites de la région du Mondulkiri. Cependant, ce n’est pas une compagnie très connue des tuk tuk. Pour cette raison, j’ai décidé de prendre un maximum de précautions en appelant trois jours avant depuis Siem Reap afin de réserver par téléphone, puis en demandant le jour-même à la réceptionniste s’il était possible d’avoir un **chauffeur de tuk tuk qui connait le point de rendez-vous**. Nous avons mangé dans le restaurant de l’hôtel le midi et avons quitté l’hôtel à 12 heures pour un départ en bus à 13 heures. S’en est suivie une discussion de 15 minutes entre la réceptionniste et les chauffeurs de tuk tuk qui attendaient devant l’hôtel. Tuk tuk ride C’était déjà un signe. Un des chauffeurs dit finalement que c’est bon (pas celui de la photo, nous n’avons pas de photo de lui malheureusement). J’avais lu que la compagnie était proche du stade olympique. En route, on passe devant ce fameux stade, je suis rassuré. Cependant, le chauffeur a commencé à tourner autour du stade, regardait à droite et à gauche, allait dans des petites rues, toujours avec le sourire mais on sentait qu’il était perdu. Le stress commençait à monter car la capitale est quand même grande, et le stade aussi. Il y a beaucoup de rues autour de cet énorme stade. Si bien qu’au bout de 10 minutes de tours et de détours, j’ai décidé d’aider le chauffeur à se repérer avec sa carte. Je lui ai indiqué la bonne rue avec des instructions sur s’y rendre (le monde à l’envers). Sauf qu’il allait dans le sens contraire et semblait s’éloigner. Le stress était à son comble. Je commençais à me liquéfier. La journée avec les éléphants était limite l’étape la plus importante pour ma chérie. Si bien que le chauffeur voyait que je stressais. Puis je lui ai donné le numéro de téléphone de la compagnie en lui disant d’appeler et de prévenir qu’on allait être en retard. S’en est suivi un silence de 5 minutes. Puis, au milieu de nulle part, au détour d’une ruelle, je vois enfin une énorme pancarte affichant « Kim Seng Express » avec des minibus garés devant. **Le SOULAGEMENT !** J’étais tellement content que j’en ai serré le chauffeur de tuk tuk dans mes bras. Lui aussi était soulagé. Je lui ai laissé le double du montant de la course car ce n’était pas simple pour lui non plus, ça se voyait (ce n’était pas fait exprès, vraiment). Du coup, on lui a donné rendez-vous après à notre retour, 48 heures plus tard, au même point, en lui disant « Tu connais le chemin maintenant ? », « Oui oui ! ». C’était intense ! Royal Palace Le surlendemain, après avoir passé un court séjour dans la province montagneuse du Mondulkiri (voir la suite de l’article), nous avions prévu une journée entière pour visiter la capitale. Dès les premières heures, nous avons vu une autre facette de cette agglomération. Nous sommes revenus de jour, notre chambre d’hôtel, au 4e étage cette fois, était beaucoup plus agréable – même si c’était dans le même hôtel que la dernière fois – les rues n’étaient pas désertes et on ne crevait pas de faim. Nous savions où étaient situés les bons restaurants. Cela fait aussi une semaine que nous étions sur le sol cambodgien. Le moral était revenu, nous commencions à apprécier réellement le pays. Une fois qu’on crève la carapace « attrape-touristes » des chauffeurs de tuk tuk, certains se démarquent du lot et font vraiment de leur mieux pour nous satisfaire, même si on ne leur paye pas de course. Ils sont vraiment sympas et c’est la mentalité du pays. Pareil, nous avons eu l’occasion de discuter, au hasard d’un couloir, avec le gérant de l’hôtel dans lequel nous étions logés, c’était un expatrié français. La visite de la ville comprenait un tour au « Russian Market », un marché couvert dans le nord-ouest de la capitale, comme on peut en voir à Siem Reap. Cependant, les produits y sont plus intéressants qu’au Vietnam. Si vous voyez des Bouddha (hindouistes), Ganesh, etc., prenez-en ! Vous en trouverez très difficilement ailleurs qu’au Cambodge. Nous pensions en trouver au Vietnam mais les cultures étant très (trop ?) diverses, nous en avons très très rarement trouvés et de moins bonne qualité. Ensuite, nous nous sommes plongés dans le passé historique du pays et du régime des Khmers Rouges avec la visite de l’école **Tuol Sleng**, autrement connue sous le nom de **S-21**, qui fut transformée en prison de torture par le régime. Témoignage poignant des atrocités que l’être humain est capable de mettre en oeuvre. Notre journée s’est terminée avec la visite du palais royal, sous une chaleur et un soleil insupportables. Étant de l’architecture, on le contemple majoritairement depuis l’extérieur. Ce pays me dérange un peu dans le sens où les gens sont extrêmement pauvres mais le Roi et les religions possèdent des édifices totalement hallucinants. Bref, une ville chargée d’histoire et en pleine reconstruction. Ce n’est pas la meilleure ville que j’ai visitée, mais j’en garde de nombreux souvenirs intenses. # L’Elephant Valley Project dans le Mondulkiri Elephant Valley Project Pour arriver dans la province du Mondulkiri, région montagneuse du nord-est du Cambodge, il nous a fallu deux jours de bus avec une nuit étape à la capitale Phnom Penh. L’éléphant est l’animal préféré de ma compagne. Cependant, je ne souhaitais pas participer au tourisme de masse en montant un éléphant au milieu des temples d’Angkor. Ces éléphants ne sont pas bien traités. Il est préférable de voir des éléphants gambader en liberté, dans de grands espaces, que de les tuer à la tâche en leur faisant transporter des kilos de graisse de touristes bouffeurs de McDo. Il y a les cirques pour ça. Vient l’[Elephant Valley Project](https://www.elephantvalleyproject.org/) dans la place. Ce projet finance les familles locales qui voient de moins en moins d’intérêt à rester propriétaire d’un éléphant avec l’arrivée de la modernisation. En effet, il est beaucoup plus abordable et efficace de se rendre dans le village voisin en moto qu’avec un éléphant. Certaines familles utilisent quelques pachydermes pour transporter de lourdes charges dans la forêt, terrain inaccessible des véhicules de chantier. Mais un éléphant coûte beaucoup d’argent. Ça mange et boit énormément ! Cet animal devient de moins en moins rentable. Le projet vient en aide à ces familles en leur versant régulièrement de l’argent jusqu’à la fin de la vie de l’éléphant « donné ». Il est ensuite pris en charge dans cette réserve et peut vivre pleinement sa retraite, au calme et bien soigné. Les visites d’écotouristes, comme nous, financent majoritairement le projet. Viennent ensuite les dons et les partenariats. N’hésitez pas à vous rendre sur leur site web ou même sur place pour les rencontrer. L’équipe est formidable et passionnée. Elephant Valley Project C’est ainsi qu’au beau milieu de la jungle, dans les vallées du Mondulkiri, après deux jours de voyage en bus, on a pu passer une journée entière avec des éléphants en liberté. Ils sont habitués à l’homme donc pas complètement sauvages mais il faut quand même faire attention. L’éléphant reste le plus gros mammifère terrestre (oui, celui d’Afrique et on est en Asie, vous m’avez compris). Mis à part le fait que nous n’étions pas très rassurés par la jungle qui nous entourait à cause des nombreux moustiques et autres petites bestioles assez chiantes qui nous injectent des maladies plutôt sympa-Tiques (notez le jeu de mot), l’expérience était vraiment unique. C’est tellement différent d’un zoo où l’animal est cloîtré derrière une barrière et devient dingue en voyant passer la populasse à longueur de journées. Ici, ils sont dans leur environnement, ils sont chez eux. Nous sommes chez eux. Le village aussi est très chaleureux. Perdu au milieu de la forêt, à flan de colline, il offre un petit coin de paradis, loin du tumulte de la ville auquel nous sommes constamment soumis dans notre pays. Il y a des hamacs, de l’eau potable à volonté, un buffet à volonté le midi. Des bénévoles du monde entier viennent porter main forte au projet. On a même rencontré un étudiant parisien qui habitait à côté de Boulogne, non loin de mon lieu de travail. Que le monde est petit ! Mis à part cette rencontre qui nous rappelait notre chez-nous, le dépaysement était à son comble. Loin d’Internet, loin du boulot, loin du stress, **près de la vie**. N’est-ce pas ça qu’on recherche dans ce monde de plus en plus connecté ? ![Elephant Valley Project](https://farm9.staticflickr.com/8731/16331626274_1cf4f28214_z.jpg) Un petit pas pour l’homme, un grand pas vers de nouvelles aventures. * [Siem Reap (03-2015)](https://www.flickr.com/photos/riouj/albums/72157649275173744) * [Sen Monorom (03-2015)](https://www.flickr.com/photos/riouj/albums/72157649284948603) * [Phnom Penh (03-2015)](https://www.flickr.com/photos/riouj/albums/72157651543152456)